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L’estime de soi : un secret du bien-être

Pourquoi booster son estime de soi ?

Question simple, réponse simple :

« Nul ne peut être heureux s’il ne jouit de sa propre estime », Jean-Jacques Rousseau

Réponse simple qui ne dit pas pourquoi lorsque l’estime de soi est mauvaise, il est plus difficile d’être heureux. Pour le comprendre, les propos de sur une bonne estime de soi, dans une version simple pour l’expliquer aux enfants :

“[…] ça donne : on peut m’aimer même si je me trompe ; si je fais des bêtises, je me fais gronder mais on va quand même m’aimer ; si je vis des difficultés dans ma famille, ça va être douloureux, je vais être triste mais ça ne remet pas en question qui je suis ; si j’ai des difficultés […] une maladie, ça ne remet pas en cause mon identité profonde.” [1]

Bref, l’idée d’une bonne estime de soi va être en lien avec le fait de s’accepter, de pouvoir s’affirmer, de s’aimer et d’avoir une bonne relation avec soi et les autres. Tout un programme ! On comprend mieux que l’estime de soi soit une des composantes du bien-être. Et comment pourrait-on se sentir bien si l’on pense n’avoir aucune valeur et aucune place dans ce monde ? A l’inverse, se sentir à sa place, avoir une bonne appréciation de soi-même… Tout cela est plus propice à un bien-être durable et est lié à l’estime de soi.

Et la particularité de l’estime de soi, c’est que quand tout va bien les gens la surestime sans trop se poser de question. Dès que la situation devient difficile à gérer, que l’on fait une bourde, ou que l’on est à coté de quelqu’un qui nous paraît important… On peut soudainement avoir l’impression de ne pas être à la hauteur. On se critique, on se dévalorise, on s’insulte parfois… « Oh mais quel con/conne« , « Pas possible, j’ai encore fait … » ou encore « Comment je vais faire pour lui parler ?« 
On peut donc retenir qu’il faut prendre le temps de s’observer et d’observer comment vous vous appréciez, valoriser dans diverses situations pour être au clair avec ce que vous pensez de vous.

Définition de l’estime de soi et de la confiance en soi

Il y a parfois confusion entre estime et confiance en soi. La confiance en soi, c’est le sentiment d’être capable. Il est plaisant d’avoir confiance en soi, de sentir que « l’on va y arriver » mais ce n’est pas toujours possible ou souhaitable. Pour en savoir plus sur la confiance en soi c’est ici.

D’un autre côté, l’estime de soi est le sentiment qui né de l’opinion d’avoir de la valeur ou du mérite. Ainsi, quand j’ai une basse estime de moi cela signifie que je pense ne pas valoir tant que ça, ne pas mériter grand chose, ou encore ne pas avoir ma place… ce qui est souvent problématique.

Une bonne estime, qu’est-ce que c’est ?

Lorsque l’on parle d’une bonne estime de soi, il faut comprendre

  • elle se maintient dans des situations diverses y compris devant les difficultés,
  • cette estime est haute (sans être excessive),
  • mon estime et l’estime que je porte a autrui sont du même ordre,

Les 3 critères précédents me semblent être les plus importants bien qu’il en existe d’autres.
Dans le même temps, il est plus facile d’avoir une bonne estime de soi lorsque l’on fait la différence entre d’une part les capacités, les comportements, la position sociale et d’autre part la valeur d’un être humain. La confusion entre ces éléments est parfois source de tension, de rigidité. Pour donner un exemple : faire le con ne signifie pas être con, tout comme raté quelque chose ne signifie pas être un raté tout court… être et faire sont deux choses distinctes.    

Les éléments d’une bonne estime

Pour améliorer son estime de soi il est important de s’assurer que sur ces 3 axes, nos comportements et croyances favorisent une bonne estime.

Les 3 axes de l’estime de soi

Identité et image de soi

Comment je me perçois ?

L’estime de soi sera d’autant meilleure que la manière dont je me perçois est positive et que le rôle que j’ai, ce que je fais, est en accord avec mes valeurs et mes convictions.

Il ne s’agit pas de s’imaginer parfait mais bien de se voir tel que l’on est et d’être en accord avec cet image de soi. Et donc de se (re)construire une image qui correspond à ce que nous souhaitons incarner. Bref, s’accepter et faire en sorte d’être aligné avec ses convictions.

Relation avec soi

Comment je me traite ?

Si je pense avoir de la valeur, j’aurais plus de faciliter à bien me traiter. La réciproque est vrai.

Par exemple, si quand j’échoue je me dis que « cette fois-ci je n’ai pas réussi » plutôt que « je suis incapable », je prends le parti que je peux en être capable. J’isole l’échec de qui je suis et cette prise de distance m’aidera à réussir la prochaine fois. A l’inverse, se blâmer ou critiquer violemment qui l’on est à cause de ce que l’on fait empire la situation et génère une confusion entre faire et être.

Une approche bienveillante et constructive avec soi-même est préférable sans que cela ne soit une obligation (inutile de se mettre une pression de plus).

Rapport aux autres

Comment je me positionne et me perçois par rapport aux autres ?

Dans nos rapports aux autres, on va s’autoriser ou s’interdire certains comportements selon l’estime que l’on a de nos interlocuteurs et de nous même. Une faible estime nous fait parfois dire ces phrases « Je n’ai pas ma place ici« , « Lui/Elle vaut mieux que moi« , « Elle est trop forte! À côté d’elle, je me sens tout petit » … etc.

On peut s’en apercevoir en s’écoutant, en faisant attention à nos mots et nos pensées. Lorsqu’on parle de manière métaphorique, l’on révèle des choses étonnantes…

Les éléments à entretenir

Pour résumer les éléments précédents, il y a certaines briques essentielles pour construire une bonne estime de soi. Lorsque ces éléments sont entretenus au quotidien, l’estime que l’on a de soi augmente. La liste qui suit n’est pas exhaustive, elle indique des éléments qui ont un rôle majeur.

Identité et image de soi

L’acceptation de soi
S’accepter tel que l’on est avec ses défauts et ses qualités. Accepter aussi nos humeurs, nos émotions, nos faiblesses…

Agir selon ses convictions et ses valeurs
Il s’agit de se connaître et de retrouver ses valeurs et ses convictions dans son quotidien. Si ce que je fais correspond à ce à quoi j’aspire, si je suis aligné dans mes choix de vie, mon estime de moi sera meilleure. 

Relation avec  soi

Observer ce qui fonctionne – la touche d’optimisme
Cultiver son sens de l’observation afin d’être en mesure de voir aussi le verre à moitié plein. Il ne s’agit pas d’être naïf ou idéaliste mais de pouvoir aussi observer ce qui fonctionne.

Apprendre de ses erreurs et se faire des feedbacks constructifs
Se faire des feedback équilibrés : ce qui fonctionne déjà et ce qui peut-être amélioré et en finir avec les reproches inefficaces.

Rapport aux autres

Ma place
Dans un groupe, chacun occupe une place. Par exemple, Robert va être celui qui parle tout le temps, Julien le timide …etc.  Vérifier si cette place nous convient et la faire changer, le cas échéant, par nos comportements.
Une première étape pourrait donc être de savoir de quelle manière je souhaite contribuer à ce groupe (ou à cette société).

Ma valeur par rapport aux autres
Observer comment je me perçois quand je parle à quelqu’un. Est-ce réaliste ou pas ? Si « je me sens minuscule quand je lui parle« , même si je suis petit c’est a priori exagéré. Lorsque ma perception semble déformée par rapport à la réalité, c’est à regarder de plus prêt.

Lorsque l’on se fait des feedbacks constructifs, que l’on s’accepte, on en vient progressivement à se parler de manière encourageante et bienveillante. La vie devient plus simple lorsqu’on est soi-même notre meilleur.e ami.e.

Par ailleurs, savoir séparer ses comportements et sa responsabilité fasse aux problèmes facilite le travail sur l’estime de soi. Il s’agit de prendre conscience lors des situations que je ne suis pas ce que je fais donc je peux critiquer et améliorer mes actions et les situations. Ma valeur, elle, reste inchangée. En une phrase, « C’est raté » plutôt que « Je suis un raté » et « j’ai un problème, je sais pas quoi faire » au lieu de « Je suis nul, je n’y arriverai jamais ».
C’est aussi pour cela qu’il est parfois conseillé d’être accompagné car un regard extérieur percevra ces habitudes de langages et nous interrogera dessus ce qui aide pour réfléchir à nos habitudes. Pour en savoir plus sur le coaching, c’est ici.

Conclusion

L’estime de soi est d’abord une opinion, celle d’avoir de la valeur en tant qu’être humain. Savoir ce qui a de l’importance est le fruit d’un choix. Je peux ainsi décider que ce qui était important hier ne sera pas aussi important aujourd’hui.

De la même manière, nous pouvons aussi décider que nous avons autant de valeur qu’une autre personne, que nous méritons d’être heureux autant que tout autre, que nous avons nos places. Cette décision seule ne suffit pas pour changer tout mon quotidien mais elle est le premier pas vers une amélioration durable de mon estime de moi qui passe par des actes chaque jour. Et chaque jour, d’un quotidien plus serein et harmonieux.

Références et sources

[1] : Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne, Interview dans Sciences Humaines

Pour ceux et celles qui souhaitent aller plus loin,  je vous conseille :

Ayant moi-même lu ces livres ils font parti des sources ayant inspiré la rédaction des articles sur l’estime de soi.
Les liens ne sont pas sponsorisés. Il s’agit d’un modeste conseil de lecture.